Comment la maison de mes grands parents est devenue le gîte Saint Michel

Un gîte qui a une histoire

 

Construite en 1846, sur l'emplacement de deux maisons détruites par un incendie, rachetée en 1919, après la guerre par mes grands parents Xavier et Catherine Nussbaum, cette maison ne possédait que deux pièces et une cuisine, l'étage servant de grenier à foin, de réserve de bois et de remise pour les outils de bûcheron de mon grand père dont une grande schlitte en bois.

Les toilettes consistaient en une petite cabane en planches installée dans le pré à côté des clapiers à lapins et du poulailler.

Les repas étaient cuits sur une cuisinière à bois et la vaisselle se faisait dans l'évier qui existe encore au rez-de-chaussée du gîte.

Adolescent, quand je montais à Bourbach depuis Mulhouse avec ma mobylette, j'aimais dormir au grenier dans le foin au désespoir de ma grand mère qui ne comprenait pas que je puisse préférer le foin à un bon lit. La sonnerie de l'angélus au clocher voisin me réveillait à 6h du matin (actuellement il sonne à 7h !)

Quarante ans plus tard, il a fallu choisir entre laisser la maison tomber en ruines (sa charpente était rongée par les capricornes) ou la restaurer et la faire revivre.

Nous avons choisi d'en faire un gîte rural que nous voulions simple, chaleureux, accueillant, convivial comme un refuge de montagne où il fait bon se retrouver en famille, entre amis ou pour un temps de solitude.

Un charpentier a changé la toiture, puis avec mon gendre Yves et mon fils Matthieu, nous avons tout reconstruit avec des matériaux sains (laine de bois pour l'isolation thermique et phonique, lasures et peintures naturelles) et avec le parti pris d'une ouverture maximale sur le paysage et la lumière grâce à de nombreuses fenêtres.

A l'étage, le grenier à foin est devenu est grand espace à vivre avec coin cuisine, une grande table pour les repas et les discussions entre amis, une cuisinière à bois avec foyer apparent, une petite chambre à coucher pour une personne ne souhaitant pas emprunter l'escalier et une salle de bain avec WC. L'étage est de plein pied avec le pré attenant grâce à une passerelle en bois de 6 m de long qui permet un accès direct en fauteuil roulant depuis les places de stationnement. Cette passerelle peut aussi servir de balcon invitant à regarder vers le massif du Rossberg ou vers les Alpes suisses certains jours, à écouter les oiseaux très nombreux à Bourbach, à rêver et à faire des projets de randonnées sur les sommets environnants ...

Le rez de chaussée regroupe trois chambres à coucher, une salle de bains avec WC, un cellier... et l'évier historique d'origine. 

Les abords sont fleuris, le pré attenant est propice aux jeux des enfants, aux siestes à l'ombre pour les adultes, aux soirées sous les étoiles en été ...

Le gîte est confortable et chaleureux mais d'une certaine manière c'est un lieu différent : nous n'y avons pas installé de télévision parce que nous même goûtons au bonheur de ne pas en avoir et que nous souhaitons que ceux qui viendront là puissent connaître quelques jours libérés de l'intrusion des écrans et être davantage disponibles à l'instant présent.

Nous n'y avons pas mis de lave-vaisselle parce que nous pensons (et nous le vivons au quotidien) qu'une vaisselle faite à plusieurs favorise la parole partagée, faite en solitaire, elle peut être un temps de méditation et de retour au travail des mains.

Chaque chambre comporte un support d'écriture pour vous permettre de faire votre courrier tranquillement, d'écrire vos mémoires... et d'écrire dans notre livre d'or... si vous le souhaitez bien sûr !

Pendant les trois années de reconstruction, l'investissement en travail et en argent a été important. Nous aimerions amortir un peu cet investissement, mais, avant tout, ce qui pour nous donne sens à ce gîte, c'est qu'il devienne un lieu de repos, de ressourcement, de joie partagée et de rencontre avec ceux qui y séjourneront.